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Nous vous invitons également à consulter la lettre conjointe de l'alliance d'associations de victimes et de protection de l'enfance contre le blocage du web, qui est plus récente que ce texte.

Nous sommes MOGiS e.V., une association allemande de victimes d'abus sexuels sur mineurs. MOGiS a été créée en Avril 2009 sous le nom de « MissbrauchsOpfer Gegen InternetSperren » (qui pourrait être traduit par: « Survivants d'abus opposés au blocage d'Internet »). Nous nous opposons au blocage des sites web comme moyen de lutte contre la circulation des images à caractère pédopornographique sur Internet.Nous demandons une coopération internationale pour éliminer d'Internet les images d'abus sexuels sur des enfants. Un exemple positif pour ce type de coopération pourrait être le réseau INHOPE (Association Internationale des Hotlines Internet, créé en 1999). INHOPE

Notre slogan: Supprimez, ne bloquez pas! -- Agissez, ne fermez pas les yeux!


Nous avons été surpris par la fuite récente de la proposition du Conseil des ministres de l'Union européenne. Cette page web sera actualisée en permanence avec des références et des faits d'actualité. Si vous souhaitez nous contacter ou si vous avez des questions, des remarques ou même si vous souhaitez avoir accès à des listes de blocage dans d'autres pays, s'il vous plaît n'hésitez pas à contacter « info.eu (at) mogis-verein.de ».

COSPOL, CIRCAMP et le CSAADF


by Christian Bahls

À cause de la proposition du Conseil de l'Union Européenne, le blocage obligatoire des sites Web est à nouveau en cours de discussion dans l'Union Européenne. Les États membres de l'UE sont sur le point de se voir contraints de bloquer l'accès à certains sites Web, en utilisant une liste secrète de blocage, échangée par les forces de police sans aucune participation des systèmes de justice des États membres.

Les États membres de l'Union Européenne obligeront leurs fournisseurs d'accès à manipuler la résolution de noms de domaines (DNS) pour leurs citoyens, en se fondant sur cette liste secrète de sites à bloquer. Pour mettre en oeuvre cette infrastructure, les fournisseurs d'accès à Internet doivent modifier leur infrastructure principale (le serveur de noms). Une fois que le dispositif de blocage a été mis en œuvre, il peut être utilisé pour limiter l'accès à n'importe quel site web.

Précisons d'abord quelques éléments :

 

    • L'expression « pornographie infantile » est une simplification grossière et trompeuse de ce dont nous parlons : nous ne parlons pas de prostitution (porneia) infantile ni d'illustrations (grapho). Nous parlons en fait de documenter (par le biais de photos / films) l'exploitation sexuelle des enfants. Ainsi, nous devrions plutôt faire référence au terme de « représentation d'abus sexuels sur les enfants » ou à un terme approchant. Cela envoie également un signal clair aux consommateurs de telles images : ils ne consomment pas de la pornographie mais des représentation d'enfants abusés sexuellement. La disponibilité de ce type de contenus ajoute encore à la souffrance des enfants qui en sont victimes.

 

    • En jetant un œil aux statistiques de la police allemande, on constate qu'un enfant sur cent qui ont été sexuellement abusés (la plupart du temps par des membres de la famille ou des proches) l'a été devant une caméra ou un appareil photo (98 sur 15098 victimes d'abus en 2008).

 

    • Certains de ces documents représentant des enfants abusés arrivent ensuite sur Internet (bien que la plupart de ces contenus sont redistribués par courrier physique ou via téléphones mobiles).

 

 

    • Le blocage ne concernerait que le Web.

 


Examinons maintenant ce qui est proposé :

Plan d'action actuel ::

 

    • Phase I: Introduire la technologie de blocage visant à stopper la distribution des images et documents d'enfants victimes de violences. Le système se nomme CSAADF (Child Sexual Abuse Anti Distribution Filter).

 

    • Phase II: Analyser les sites, identifier les éléments légaux dont tire parti ce business et détruire la possibilité d'en tirer profit.

 

    • Phase III: Enquêter sur la population qui profite financièrement de la distribution commerciale de matériel pédopornographique.

 


En réalité, ce plan d'action présente des défauts. C'est seulement dans la phase III que l'on traque les criminels de la distribution de ce genre de contenus. Le fait de « libérer les enfants de leur entourage violent » est totalement absent de ce plan d'action alors qu'on devrait le trouver à l'étape 1. S'il y a effectivement un marché (« avec des transactions financières ») pour ces contenus, nous devrions nous en servir pour « arrêter les criminels en suivant les flux financiers ».

Il est un peu étrange et assez déconcertant que les Etats membres de l'UE coopèrent pour constituer une liste de filtrage (nouvelle désignation pour « liste de blocage ») mais qu'ils ne souhaitent pas coopérer pour suprimer les images d'enfants abusés sexuellement sur Internet.Il est particulièrement déconcertant de voir que les banques réussissent à faire supprimer les sites web d'hameçonnage en 4 à 8 heures, mais que les images d'abus sexuels sur enfants peuvent rester en ligne plus de 30 jours.

Pour être clair, les images qui ont été retirées de l'Internet n'ont pas à être blacklistées pour être bloquées. Au lieu de bloquer des documents représentant l'exploitation sexuelle d'enfants dans chacun des 27 Etats membres de l'UE, il serait plus efficace de faire retirer ces contenus par un seul de ces Etats membres. Cela réclame réellement de la coopération.

Penchons nous maintenant sur les gens qui travaillent sur CIRCAMP:

 

    • Pilote : Norvège

 

    • Co-pilote : Royaume-Uni

 

    • Pays précurseurs : Danemark, Belgique, France, Finlande, Irlande, Italie, Malte, Pologne, Suède, Pays-Bas, Espagne, Allemagne

 

    • Unités de soutien : Europol et Interpol

 


Regardons de plus près :

Voici ce à quoi ressemble la liste norvégienne de blocage : like:

Herkunft (norwegische Sperrliste)

Origin of entries on Norwegian blocking list (world)

Un gros plan de l'Europe :

Herkunft in Europa

Origin of entries on Norwegian blocking list (Europe)

En chiffres : US:1292, NL:146, CA:79, RU:75, DE:69, KR:62, PT:61, GB:54, CZ:37, SE:32, UA:15, JP:12, AU:11, HK:8, BZ:8, CN:6, BS:5, FR:4, PA:3, ES:3, DK:3, TW:2, BY:2, TR:1, TH:1, SK:1, RO:1, NO:1, MX:1, LV:1, IT:1, BR:1, AR:1; Le serveur en .no est un serveur de test de kripos.no.

Il en est de même de la coopération internationale pour l'élimination des images d'abus sexuels d'enfants sur l'Internet. Les USA et le Canada ne sont pas des États de non-droit. De manière assez intéressante, le Canada utilise lui-même des technologies de blocage.

Le Royaume-Uni, en tant que co-pilote, utilise l'aide de l'Internet Watch Foundation (IWF) pour constituer une liste de blocage pour le "Cleanfeed" implémenté par les fournisseurs d'accès Internet britanniques. L'IWF s'est faite connaître en 2008 pour avoir placé dans la liste de blocage un article de la version anglaise de Wikipedia parce qu'il contenanit une représentation de la couverture de l'album de Scorpions, "Virgin Killer" (que nous trouvons également douteuse).

Bien que les Pays-Bas aient implémentés une technologie de blocage, ils sont toujours dans le top 5 des pays abritant des sites bloqués.
Le plus déconcertant l'an dernier fut le blocage par les Pays-Bas d'un site Web de leur propre pays. C'est une vraie démonstration de la phase I du CIRCAMP. Son but principal est un simple échange des listes de sites bloqués. C'est donc ce qu'ils ont fait, sans donner suite aux informations obtenues des autres membres de la COSPOL.

Un autre exemple en Finlande, qui bloque le finlandais Matti Nikki chercheur en sécurité, qui s'était opposé au blocage de l'Internet dans son pays, en analysant la liste de blocage finlandaise et suédoise et en publiant les détails de cette analyse. L'analyse a montré que seuls 37 des 1047 sites sur la liste de blocage contenaient effectivement des images à caractère pédophiles.(9 [red] + 28 [orange] de analyse de Mtti Nikkis)

Parlons de l'Allemagne, le plus proche voisin du Danemark : ils bloquaient 200 sites web allemands (y compris certains forums de vidéo musulmans).

Dans le document lié ci-dessus, l'Allemagne est toujours répertoriée comme un précurseur, mais grâce au mouvement puissant de la Zensur AK (Workinggroup contre Internetblocking and Censorship) et d'autres groupes de liberté civile comme AK Vorrat (groupe de travail contre la rétention de données) et " FoeBuD eV " et les organisations de survivants de la violence comme "Trotz Allem eV", "Gegen-missbrauch eV" et "Mogis e.V.", l'Allemagne semble être sur la bonne voie pour sortir de cette folie.

La mise en œuvre de la manipulation des DNS a été arrêtée, certains changements ont déjà été annulés. Actuellement, le parlement allemand débat sur l'abolition du "blocage" en faveur de la "suppression". Cela pourrait être l'une des raisons pour lesquelles le blocage est actuellement proposée à l'échelle européenne par la présidence espagnole de l'Union Européenne.

Fermer les yeux est justement ce qui arrive dans les familles (ou organisations) quand on découvre un enfant victime de maltraitance. Le slogan de MOGIS est :

"Supprimer, ne bloquez pas! - Agissez, ne fermez pas les yeux!"


C'est le message que nous communiquons constamment et maintenant avec succès depuis un an en Allemagne.

Il est donc maintenant temps de s'attaquer au problème du blocage du Web sur le plan international (au moins européen). Nous devons nous unir sur le réseau partout dans le monde contre l'avancée des restrictions des libertés civiles sur l'internet.

Christian Bahls; MOGiS e.V.
Survivants d'abus opposés au blocage des sites

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